Bolivie: la situation reste extrêmement tendue au cinquième jour de la mutinerie policière

En Bolivie, les policiers sont en pleine mutinerie pour réclamer notamment de meilleurs salaires, de meilleurs équipements et une retraite plus conséquente. Pour se faire entendre, ils se sont, dans plusieurs villes du pays, enfermés dans leurs casernes, refusant de patrouiller. Dimanche 24 juin, un accord a été signé entre le gouvernement et les meneurs du mouvement avant d'être rejeté par les mutins. Le gouvernement évoque l’existence d’un complot visant à renverser le président Morales.

Avec notre correspondant à La Paz, Reza Nourmamode

Après une nuit de discussions et trois jours de violente mutinerie policière, on pensait qu'un accord aurait pu être trouvé entre le gouvernement et les dirigeants syndicaux policiers. Mais le texte, qui prévoit notamment une prime mensuelle de 25 euros, a  finalement été rejeté par les mutins, toujours retranchés dans leurs casernes dans plusieurs villes du pays.

Des mutins qui ont qualifié de « traîtres » les dirigeants syndicaux signataires de l’accord avec le gouvernement, et qui réclament toujours un minimum de 210 euros mensuels, soit 70% d’augmentation par rapport à leur salaire actuel.

Pour le gouvernement, ce rejet n’a qu’une explication : il y aurait, derrière la mutinerie des policiers, les préparatifs d’un coup d’Etat orchestré par l’opposition de droite. Evo Morales a ainsi affirmé avoir les preuves d’un complot prévoyant l’assassinat de son ministre de l’Intérieur et le déclenchement d’affrontements entre policiers mutins et militaires.

Si le président bolivien a assuré qu’il n’enverrait pas l’armée reprendre le contrôle, il a en revanche exhorté ses partisans à défendre son gouvernement, au risque de générer encore plus de tension dans des rues où la protection policière est plus que jamais absente.

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