Bolivie : des indigènes demandent l’annulation d’un référendum sur la construction d’une route

La mutinerie policière résolue, le gouvernement bolivien doit maintenant faire avec des organisations indigènes qui protestent contre un projet routier. Environ un millier d’indigènes sont arrivés ce mercredi 27 juin à La Paz après avoir marché 600 kilomètres depuis l’Amazonie. Ils demandent l’annulation d’un référendum qui pourrait relancer la construction d’une route à travers un territoire indien et un parc naturel protégé en pleine Amazonie. Les opposants à la route avaient en effet déjà effectué une marche similaire fin 2011 qui avait débouché sur l'abandon du projet routier. Mais au début de l’année, d’autres organisations sociales et indigènes, qui soutiennent le gouvernement et sont en faveur de la route, avaient obtenu l’organisation d’une consultation sur le chantier auprès des habitants du territoire concerné.

Avec notre correspondant à La Paz, Reza Nourmamode

Malgré quelques insultes échangées avec des partisans du président Morales, l’arrivée des marcheurs indigènes s’est déroulée sans incident majeur. Epuisés par leur longue marche, et par les 3 600 mètres d’altitude de La Paz, les Indiens de l’Amazonie ont été accueillis chaleureusement par la population qui leur a distribué vivres et encouragements tout au long du parcours.

Dans le cortège, Alejandro Almaraz, ancien vice-ministre des Terres d’Evo Morales. Il a participé aux deux marches contre le projet routier.

« Ce qui est en jeu, explique Alejandro Almaraz, ce n’est pas seulement la survie des nombreuses communautés indigènes qui vivent sur ce territoire et qui en sont propriétaires ; ou même la survie d’une grande quantité d’espèces végétale. Ce qui est en jeu, c’est l’existence même des droits indigènes, et donc, de la démocratie. »

Dans leurs slogans, les indigènes ont également accusé le gouvernement de vouloir livrer leur territoire aux producteurs de coca dont le président Morales est aujourd’hui encore l’un des leaders syndicaux.

Les marcheurs ont ensuite tenté de pénétrer sur la place Murillo, où se trouve le palais présidentiel mais les policiers, à peine de retour au travail après six jours de mutinerie, les en ont empêché.

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