Le sommet de l’Otan à Chicago réaffirme l’option d’un bouclier de défense antimissile afin de protéger les populations et les territoires de la zone euro-atlantique de toute menace venant de pays tels que l’Iran ou la Corée du Nord. Le principe est acquis depuis le sommet de Lisbonne il y a dix huit mois, il entre aujourd’hui dans une nouvelle phase, le secrétaire général de l’Otan s’en explique :
« Nous avons décidé de créer un bouclier de défense antimissile parce que nous considérons la menace comme une menace réelle. Et contre une menace réelle, nous avons besoin d’une défense réelle, pour protéger efficacement notre population et bien sûr cela ne peut être bloqué par la Russie car c’est une décision de l’Otan. Ceci étant dit, nous avons invité la Russie à coopérer et cette invitation tient toujours. Nous poursuivrons notre dialogue avec la Russie et j’espère qu’à un certain stade, la Russie réalisera que c’est de notre commun intérêt de coopérer sur la défense antimissile ».
Projet embryonnaire
Anders Fogh Rassmussen estime que le bouclier de défense antimissile devient une réalité, à l’occasion de ce nouveau sommet. Mais pour le moment, ce projet est embryonnaire. Un dispositif se met en place liant satellites, navires, radars et intercepteurs de missiles sous le commandement de l’Otan. Tout cela aux portes de la Russie, en Pologne, en Turquie notamment. D’où l’inquiétude de Moscou, qui se trouve à portée des moyens d’observation de l’Otan.
Les Russes auraient voulu participer au projet à leur façon, ce qu’on leur propose pour l’instant, ne les satisfait pas. Ils ne veulent pas être dépendants d’un système sous contrôle américain. Car pour l’instant, ce sont des les Américains avec Raytheon qui fournissent les systèmes et donc qui conservent le contrôle du dispositif. D’ailleurs, ils ne sont pas les seuls sur la réserve.
La position de la France
Du temps du président Nicolas Sarkozy, la France a poussé pour que la déclaration finale stipule que ce système de défense ne devait pas se subsituer à la dissuasion nucléaire. François Hollande s’attend non seulement à ce que ce principe soit réaffirmé, et il a posé d’autres conditions : en matière de maîtrise des coûts d’une part, d’autre part concernant le contrôle politique de l’utilisation d’un tel système. Il a également ajouté –faisant référence à la Russie- qu’il ne fallait pas que des pays se sentent menacés. Ce qui n’est pas gagné.