Avec notre correspondante à Islamabad, Nadia Blétry
« Si les Etats-Unis ont des informations sur Ayman al-Zawahiri, ils devraient les partager avec nous », a souligné la ministre des Affaires étrangères pakistanaise, non sans ironie. Hina Rabbani Khar répondait en fait à la secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton qui, un peu plus tôt ce lundi 7 mai 2012, avait déclaré lors d’une visite en Inde que l’actuel numéro un d’al-Qaïda se trouvait au Pakistan.
Au cours de ce même déplacement, Hillary Clinton a également affirmé que les Etats-Unis feraient pression sur Islamabad pour que le pays procède à l’arrestation du fondateur d’une organisation jihadiste soupçonnée d’être à l’origine des attaques de Bombay en novembre 2008.
Ces derniers mois, les Américains ont multiplié les déclarations hostiles au Pakistan lors de déplacement de personnalités américaines en Inde. Ces annonces visent à plaire à Dehli mais elles ont des effets secondaires car elles attisent les tensions, en premier lieu entre Washington et Islamabad dont les relations sont déjà très tendues.
Depuis plus d’un an, date à laquelle un commando américain a tué le fondateur d’al-Qaïda sur le sol pakistanais, les deux partenaires de la guerre contre le terrorisme peinent à retrouver une collaboration.
Ces déclarations mettent aussi de l’huile sur le feu dans les rapports complexes entre l’Inde et le Pakistan. Alors que ces derniers mois, la tendance entre Dehli et Islamabad est au réchauffement, les Etats-Unis mettent de leur côté l’accent sur ce qui fâche les deux puissances nucléaires de l’Asie du Sud.