Chen Guangcheng complique les relations sino-américaines

Hillary Clinton est arrivée ce mercredi 2 mai au matin à Pékin. La secrétaire d’Etat américaine est accompagnée de son homologue au Trésor Timothy Geithner pour la reprise du « dialogue stratégique et économique » entre les deux premières puissances mondiales. Des pourparlers qui commencent demain et qui se sont considérablement compliqués par la présence, toujours non reconnue officiellement, du dissident Chen Guangcheng à l’ambassade des Etats-Unis.

Avec notre correspondant à Pékin, Stéphane Lagarde

Chen Guangcheng est devenu la « patade chaude » de ce voyage officiel pourtant prévu de longue date. Le silence pesant des autorités américaines en dit ici davantage qu’un long discours. Si Hillary Clinton a critiqué à plusieurs reprises le sort réservé au dissident aveugle et à sa famille, jusqu’à ce mercredi matin, Washington n’avait cependant toujours rien dit d’officiel à son sujet

« Cette histoire n’avantage aucune des deux parties et les diplomates vont tenter de traiter le cas Chen Guangcheng séparément », affirme le professeur Jian Canrong. Pour le directeur des relations internationales de l’université du Peuple à Pékin, la solution la plus acceptable serait peut-être d’envoyer le dissident et sa famille pour « traitement médical aux Etats-Unis. Avec le risque que cela ne devienne un exemple et que des milliers de Chinois ne prennent le chemins des consulats américains ».

Jusqu’à présent, seuls ceux qui ont participé au mouvement de Tiananmen en 1989 sont passés par les représentations américaines sur le territoire chinois. Parmi eux, Fang Lizhi et sa femme qui avaient attendu un an dans les murs de l’ambassade avant de pouvoir gagner les Etats-Unis.

Même les activistes qui ont soutenu Chen Guangcheng dans sa fuite se disent ce matin dépassés. L’avocat Teng Biao affirme ainsi ce matin sur Twitter que l’affaire est devenue politique alors qu’il ne s’agit ici, dit-il que « de héros qui ont sauvé un homme et souffrent pour les libertés en Chine ». Guao Yuhan, le militant des droits de l’homme proche du dissident a, lui, confié à l’un de ses amis hier soir : « Cette affaire est devenue incontrôlable ».

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