L'Argentine va nationaliser la filiale du pétrolier espagnol Repsol

Fin de partie pour le pétrolier espagnol Repsol en Argentine. En dépit des pressions du gouvernement de Mariano Rajoy, la présidente Cristina Kirchner a présenté lundi 16 avril, un projet de loi prévoyant l’expropriation de la majorité des actions d’YPF, l’ancienne compagnie publique privatisée au profit de Repsol dans les années 1990. C’est un coup dur pour le groupe espagnol, qui tirait le tiers de ses bénéfices de sa filiale argentine.

Avec notre correspondant à Buenos Aires, Jean-Louis Buchet

C’est dans une ambiance euphorique que Cristina Kirchner a annoncé lundi 16 février, devant le cabinet au complet et tous les gouverneurs des provinces, la renationalisation d’YPF. Selon le projet de loi envoyé au Congrès et qui déclare d’intérêt public la production pétrolière, 51% des actions de la compagnie contrôlée jusqu’ici par le groupe espagnol Repsol seront expropriées. Un organisme d’Etat déterminera le prix d’achat des actions.

La présidente argentine a justifié sa décision par le déclin de la production, dû à l’absence d’investissements de Repsol, et le souci de récupérer l’autonomie énergétique de l’Argentine. Elle a rappelé que dans la majorité des pays producteurs, l’Etat contrôle la principale entreprise du secteur, citant notamment la Petrobras brésilienne, détenue à 51% par des capitaux publics, comme modèle pour la nouvelle YPF.

Avec 40 % de la production et 60 % de la distribution, YPF domine le marché pétrolier du pays. Sa renationalisation était envisagée depuis plusieurs semaines. Le gouvernement espagnol, mobilisé pour défendre les intérêts de Repsol, pensait avoir fait plier Cristina Kirchner. Mais la présidente a tenu bon, assurée du soutien de la majorité des Argentins qui considèrent que la privatisation de la compagnie nationale, dans les années 1990, a été une erreur.

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