Les autorités argentines retirent cinq concessions pétrolières de Patagonie au groupe YPF

Le groupe pétrolier YPF, filiale de l’Espagnol Repsol et premier producteur d’hydrocarbures d'Argentine, s’est vu retirer cinq concessions en Patagonie. Il s'agit d'une nouvelle étape dans l’offensive que mène le gouvernement de la présidente Cristina Fernández de Kirchner contre les compagnies pétrolières, accusées notamment de ne pas respecter leurs engagements en matière d’investissements.

Avec notre correspondant à Buenos-Aires, Jean-Louis Buchet

Le retrait des concessions a été annoncé par les gouverneurs péronistes des provinces de Chubut et de Santa Cruz devant une foule de militants spécialement convoqués pour l’occasion. Repsol-YPF conserve néanmoins ses plus importants gisements dans la région mais sous la menace de les perdre, si la production n’augmente pas.

Le gouvernement argentin reproche aux pétroliers, et d’abord à YPF, qui domine le marché, de ne pas investir assez et de transférer à l’étranger l’essentiel de leurs dividendes.

De leur côté, les compagnies affirment que les prix internes, fixés par les autorités, ne garantissent pas la rentabilité de la mise en exploitation de nouveaux gisements.

Quant au transfert des dividendes, dans le cas d’YPF, il est conforme à l’accord qui a permis au groupe local Eskenazi d’entrer au capital de la société, avec l’appui du gouvernement, il y a quelques années.

Sur fond d’accusations croisées, la production décroît et le pays doit faire face à des importations de plus en plus coûteuses.

Si le dialogue de sourds continue, YPF, privatisée dans les années 90, pourrait être expropriée et renationalisée.
 

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