Avec notre envoyée spéciale à Carthagène, Zoe Beri
Le président colombien Juan Manuel Santos a donné le ton dès le discours inaugural du sommet. Il a d’abord qualifié d’anachronique l’embargo sur Cuba, exclu de la rencontre à la demande des Etats-Unis. « Un prochain sommet sans Cuba serait inacceptable », a-t-il insisté, rappelant la position de l’ensemble des pays latino-américains.
Les présidents de l’Equateur et du Nicaragua ont même boycotté la rencontre pour ce motif, tandis qu’un autre absent, le Vénézuélien Hugo Chavez, atteint d’un cancer, se faisait soigner à La Havane.
Juan Manuel Santos a aussi évoqué les « milliers de victimes » de la lutte anti-drogue défendue par Washington. « Il est plus que nécessaire de faire une pause. Malgré nos immenses efforts, le trafic est toujours florissant », a-t-il lancé. De plus en plus de chefs d’Etat de la région osent parler de légalisation, une solution rejetée d’emblée par les Etats-Unis.
Plus tôt dans la journée, un Barack Obama sur la défensive avait dû affronter les critiques de la présidente brésilienne Dilma Roussef qui exige pour la région un traitement d’égal à égal. Dans ce contexte, les thèmes officiels des rencontres, échanges commerciaux et intégration économique, ont été occultés, et certains doutent qu’une déclaration commune puisse être signée.