Sommet des Amériques : trois bombes mettent à l’épreuve la sécurité colombienne

Trois bombes artisanales de faible puissance ont explosé en Colombie, alors que le pays reçoit 32 chefs d’Etat pour le sommet des Amériques qui débute ce samedi 14 avril. La police est en alerte dans la ville de Carthagène qui accueille les rencontres. Un mauvais coup pour un pays fier de sa sécurité retrouvée.

Avec notre envoyée spéciale à Carthagène, Zoe Beri

Les lieux et le moment étaient bien choisis : Bogota, près de l’ambassade des Etats-Unis, et Bocagrande, à Carthagène, dans le quartier des hôtels où les présidents sont logés. Le tout peu de temps après l’arrivée de Barack Obama.

Si les explosions, de faible puissance, n’ont fait ni dégâts, ni victimes, elles ont au moins égratigné l’image de perfection que voulait se donner la Colombie pour ce week-end. Depuis plusieurs semaines, le gouvernement affirmait que la venue annoncée de 32 présidents dans le pays, dont le chef d’Etat américain, était le signe du retour de la sécurité. Que le temps des attentats et des enlèvements était bien révolu.

Les 400 tireurs d’élite, les 17 000 policiers et les quatre sous-marins installés dans la baie de Carthagène n’étaient là qu’au cas où. Mais certains secteurs en Colombie sont encore capables de faire savoir qu’ils n’aiment pas la présence des Etats-Unis : le pays abrite toujours deux guérillas d’extrême gauche qui compteraient 12 000 hommes, et la criminalité, alimentée par le trafic de cocaïne, tue chaque année des milliers de personnes. En janvier, ces groupes criminels sont parvenus à paralyser plusieurs villes voisines de Carthagène après la mort d’un de leur chef dans une opération de la police.

Les explosions viennent rappeler aux invités de marque, s’il le fallait, que la Colombie n’est toujours pas en paix.

 

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