Le sommet des Amériques sans Chavez?

La lutte contre la drogue et l’insécurité sera l’un des sujets majeurs abordés lors de cette grande messe des Amériques. Plus de 30 chefs d’Etat et de gouvernement se réuniront à partir de vendredi 13 avril à Carthagène, en Colombie. Il y aura des absents, comme le président équatorien Rafael Correa qui boycottera le rencontre. Et le doute plane toujours sur la présence d’Hugo Chavez, affaibli par un cancer.

Des sujets de discussions, il n’en manquera certainement pas à Carthagène, cette ville côtière sur la mer des Caraïbes qui accueillera les 14 et 15 avril le sommet des Amériques. Officiellement, le programme est assez flou : « Connecter les Amériques, des partenaires pour la prospérité », difficile de trouver un thème plus vague. Or, il est fort à parier que les débats s’orienteront rapidement vers des questions très concrètes. A commencer par la lutte contre la drogue. Le trafic de drogue et la violence qu’il entraine ne cessent de ravager l’Amérique latine. De nouvelles routes transitent de plus en plus par le Sud. Mais pour l’instant le Mexique et l’Amérique centrale restent les plaques tournantes pour la cocaïne en direction des Etats-Unis, principal consommateur de stupéfiants.

Quelle stratégie pour combattre les « narcos » ?

Et justement, Washington a fait de la lutte contre ce fléau un enjeu majeur de la sécurité nationale. Pour combattre les « narcos », le gouvernement américain prône une ligne dure, une guerre frontale. Or cette stratégie peine à donner des résultats. Elle est d’ailleurs fortement contestée dans l’hémisphère Sud. Certains pays ont choisi une autre voie. Le Guatemala par exemple prône une dépénalisation de la drogue, une option d’ores et déjà rejetée par Washington. D’où la prudence du président colombien Juan Manuel Santos, à la veille du rendez-vous : « Ce qui peut sortir au mieux de ces réunions c’est de lancer les discussions », a-t-il déclaré.

Un homme est particulièrement attendu au sommet : Barack Obama. Il est critiqué pour avoir négligé l’Amérique latine durant son mandat. Cette région en plein essor économique, s’affiche de plus en plus comme un acteur incontournable de la scène internationale.

Faut-il réintégrer Cuba au sommet des Amériques ?

Ainsi, les dirigeants sud-américains vont certainement aborder avec Obama un sujet qui leur est cher : faut-il réintégrer Cuba dans le sommet des Amériques ? Les Etats-Unis sont contre, car le gouvernement de La Havane n’a pas adhéré à la Charte démocratique de l’organisation. Le président colombien propose à présent de supprimer cette clause démocratique pour permettre à Cuba de rejoindre la grande famille américaine. Quoi qu’il en soit, l’Argentine et le Brésil ont déjà mis en garde le gouvernement américain  : ce sera le dernier sommet sans Cuba. En attendant, le président équatorien Rafael Correa a décidé, en solidarité avec La Havane, de boycotter la rencontre.

Il ne sera peut-être pas le seul chef d’Etat à être absent sur la photo de groupe à Carthagène. Atteint d’un cancer et victime d’une rechute, le président vénézuélien Hugo Chavez pourrait lui aussi déclarer forfait. De toute façon, même s’il vient, il aura beaucoup perdu de son aura, et pas seulement en raison de la maladie. Au cours de la dernière décennie, la gauche sud-américaine est devenue plus pragmatique. Ses dirigeants sont en effet de moins en moins enclins à suivre le leader bolivarien dans son approche radicale.

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