Avec notre correspondant à Washington, Jean-Louis Pourtet
La peur s’est installée dans le quartier noir de Tulsa. En l’espace d’une heure, une femme et deux hommes ont été abattus et deux autres Afro-Américains grièvement blessés. L’un des deux survivants a décrit l’agresseur comme un blanc conduisant un pick-up blanc. La police de la ville s’est mobilisée pour essayer de trouver le ou les tireurs, car certains témoins ont parlé d’un autre pick-up se trouvant à proximité du lieu des fusillades.
Le FBI s’est joint aux recherches, car comme toutes les victimes étaient noires, il pourrait s’agir d’un crime de haine, un délit qui tombe sous la juridiction du gouvernement fédéral.
Le chef de la police a toutefois précisé que pour le moment, les enquêteurs s’efforçaient de réunir les faits, et ne pouvaient encore dire avec certitude s’il s’agit d’un crime racial. Une vaste chasse à l’homme a été lancée à travers tout l’Etat.
Le maire de Tulsa et la police se sont efforcés de rassurer les Afro-Américains. Mais survenant peu après la mort du jeune Trayvon Martin tué lors d’une ronde de surveillance en Floride, la communauté noire s’inquiète. L’an dernier, la ville de l’Oklahoma avait commémoré le 90e anniversaire d’une émeute raciale qui, en 1921, avait fait chez les noirs des dizaines de morts, et brûlé un millier de logements.