Avec notre correspondante à Port-au-Prince, Amélie Baron
Il manque plus de 200 millions de dollars à Haïti pour gérer cette année la crise humanitaire. Dans les camps, où vivent encore plus d'un demi-million de personnes, ce manque d'argent a des conséquences directes et dramatiques, comme l'explique Emmanuelle Schneider, la porte-parole du bureau des Affaires humanitaires des Nations unies : «La situation dans les camps s'est beaucoup dégradée : 80% des latrines ne sont plus vidées, maintenues, entretenues, ce qui posent des problèmes de santé publique très importants. La majorité des pompes à eau et la majorité des postes de lavages des mains n'ont pas assez d'eau et de savon. Avec la saison des pluies, ces problèmes vont s'aggraver car une épidémie de choléra perdure en Haïti. Donc s'il n'y a pas d'argent, il y aura certainement des morts que l'on aurait pu prévenir, des suites du choléra. Il y aura également des morts suite à des maladies diarrhéiques qui sont déjà très présentes dans les camps. Il y aura également des morts suites aux inondations et éboulements de terrain dans des camps très vulnérables. Donc tout cela demande des financements.»
Mais les bailleurs préfèrent désormais focaliser leurs aides sur le long terme, pour la reconstruction du pays. Un soutien utile mais sans fonds disponibles pour l'urgence, les agences de l'Onu ne peuvent se préparer à la saison cyclonique qui débute dans trois mois.