Avec notre envoyée spéciale à Mirebalais, Amélie Baron
L'hôpital universitaire de Mirebalais, à 50 kilomètres au nord de la capitale, va devenir le plus grand centre médical d'Haïti. Un progrès de taille mais le président Michel Martelly reconnaît lui-même les faiblesses du service public de santé.
« Je ne vais pas vous mentir : si quelqu'un a un accident à Aquin, dans le sud du pays, il peut mourir avant même d'arriver ici à Mirebalais. Mais en cinq ans, mon rêve serait d'avoir un centre hospitalier dans chaque département pour que la santé soit accessible à tous. Car souvent, les désastres qui déchirent les familles sont juste dus à une question de distance, de moyens pour arriver à l'hôpital ».
L'Etat haïtien n'a pas les moyens de faire fonctionner seul ce nouvel hôpital, aussi sa gestion est-elle un partenariat public/privé avec des organisations humanitaires étrangères, comme l'explique la ministre de la Santé Florence Guillaume.
« En matière d'offre de soins, tout ce qui a rapport à l'organisation des services, ce sera fait par Zanmi Lasante*. On aura des ressources humaines haïtiennes et aussi d'origine cubaine. Et tout ce qui se rapporte à la partie administrative sera géré par le ministère de la Santé publique et de la population ».
L'hôpital devrait ouvrir à la fin de l'année mais l'offre de soins restera un problème majeur dans le pays, notamment car l'autre centre hospitalier public, celui de Port-au-Prince, n'est toujours pas totalement reconstruit, plus de deux ans après le séisme.
*Traduction créole de Partners in Health, l'organisation de Paul Farmer