Afghanistan : les Etats-Unis n'envisagent pas d'accélérer leur retrait

Hamid Karzaï demande aux Etats-Unis de retirer leurs forces des villages afghans pour les redéployer sur leurs bases militaires. Le président afghan ajoute que son pays est prêt à accélérer le processus de transition et à assurer sa propre sécurité dès 2013, et non fin 2014 comme le prévoit jusqu'à présent, le calendrier du retrait de l'Otan.Une demande qui survient après la mort de seize civils dimanche, tués par un soldat américain. Pour Washington, il n'est pas question de changer le calendrier fixé.

Avec notre correspondant à Washington, Raphaël Reynes

Washington n’entend pas changer de cap. Le retrait des troupes américaines en Afghanistan se fera progressivement jusqu’en 2014, martèle le porte-parole de la Maison Blanche, Jay Carney :

« Notre stratégie, c’est de passer à un rôle de soutien en 2013, et d’achever le transfert total aux forces afghanes en 2014. Ce genre de transition implique une présence décroissante puisque de plus en plus de parties du pays sont remises aux forces afghanes. Et c’est déjà ce qui se passe ».

Pour Washington, les demandes formulées le 15 mars par Hamid Karzaï s’inscrivent pleinement dans le calendrier actuel. Tout le monde est d’accord, insiste la porte-parole du département d’Etat, Victoria Nuland :

« Nous parlons tous de la même chose. Les Afghans prennent de plus en plus la responsabilité de leur propre sécurité. Nous travaillons avec le président Karzaï et avec la ‘famille Isaf’ pour savoir de quelle manière nous pouvons mettre ça en place en 2013 afin d'atteindre notre objectif en 2014 ».

Et un responsable militaire en déplacement avec Leon Panetta enfonçait le clou jeudi soir. « En l’état actuel des choses, affirme le militaire, nous n’avons aucune raison de penser que le calendrier doit changer ».

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Dans le même temps, les talibans ont annoncé qu'ils avaient décidé de rompre tout dialogue avec les Américains, « en raison de leurs incessants changements de position ». Là encore, les Etats-Unis tentent de relativiser ces déclarations, en assurant que les « termes du dialogue avec les talibans, n'avaient pas changé ».

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