Avec notre correspondant à Caracas, François-Xavier Freland
Tous les sondages donnent vainqueur Capriles Radonski, jeune avocat de 39 ans, le leader du parti « Primero Justicia » (« D'abord la justice »), actuel gouverneur de Miranda, l'Etat le plus riche du Venezuela. Parmis les cinq candidats en lice, il est, avec un ancien dissident du camp d'Hugo Chavez, le seul qui se considère comme du centre-gauche.
Durant son mandat, dans les zones difficiles de son état, ce marathonien a été remarqué pour sa politique sociale à grand renfort de communication. Avec sa casquette aux couleurs du Venezuela toujours vissée sur la tête, il imite le style Chavez, et propose une alternative au socialisme bolivarien, sans vouloir tout remettre en cause.
En face de lui, Pablo Perez, se veut aussi rassembleur. L'actuel gouverneur de Zulia, fief de l'opposition, qui défend les couleurs du parti de l'ancien adversaire de Chavez en 2006, Nuevo Tiempo, pourrait créer la surprise. Son charisme, assez proche de celui du « Comandante », séduit ceux qui se cherchent un nouveau capitaine.
Mais la surprise de ces primaires vient d'une femme, Maria Corina Machado, qui défend pour sa part, le capitalisme populaire. Elle a opté pour la confrontation frontale au président Hugo Chavez, à l'image de cet échange désormais historique juste après un long discours du président venézuélien récemment à l'Assemblée nationale :
« - Maria Corina MAchado : Président, ça fait 8 heures...
- Hugo Chavez : Huit ?
- MCM : Huit heures qu'on vous écoute.
(...)
- MCM : Comment pouvez vous dire que vous respectez le secteur privé au Venezuela, lorsque vous avez passé votre temps à exproprier, c'est à dire à voler.
- Hugo Chavez : Voler ?
- MCM : Et à insulter, oui !
- Hugo Chavez : D'abord moi je vous conseille de gagner les primaires. Allez-y, gagnez les primaires. C'est la première chose à faire. Parce que vous êtes encore hors compétition pour débattre avec moi. » (Applaudissements)
Après les primaires, le plus dur reste à faire pour l'opposition face à l'animal politique le plus habile de l'histoire du pays, Hugo Chavez, à peine remis d'un cancer certes, mais au moral regonflé par des sondages d'opinion très favorables.