Avec notre correspondant à Caracas, François-Xavier Freland
Ce regain de tension entre les Etats-Unis et le Venezuela, est sans doute lié à la visite du président iranien Ahmadinejad au Venezuela le 9 janvier dernier. La complicité anti-impérialiste affichée entre Chavez et Ahmadinejed a beaucoup agacé Washington qui, le même jour, annonçait sa décision de renvoyer la consule vénézuélienne à Miami.
Livia Acosta Noguera est accusée par Washington de complot contre le gouvernement américain. Une mesure vécue comme une provocation par Caracas : «une décision arbitraire et injustifiée», selon Hugo Chavez, qui n'a pas tardé à réagir. En mesure de rétorsion, il a décidé de fermer tout simplement le consulat de son pays à Miami, l'un des plus importants aux Etats-Unis. «Nous n'allons pas faire comme eux. Je n'ai aucune raison de renvoyer un consul américain du Venezuela», a-t-il précisé.
Les Vénézuéliens de Miami, privés d'élection présidentielle
Cette décision, qui touche directement la grande majorité des Vénézuéliens installés aux Etats-Unis, n'a pas échappé à l'opposition. Aussitôt, la nouvelle était amplifiée, et colportée, via le compte twitter d'Alberto Ravell, l'ex-directeur de la chaîne de télévision d'opposition Globovision et ennemi juré du président Chavez. «C'est une mesure politique» pouvait-on lire, ou encore «plus de 70000 Vénézuéliens votent dans ce consulat». Sous-entendu, les électeurs vénézuéliens à Miami, fief de l’opposition en exil, ne pourront voter contre Hugo Chavez, lors des élections présidentielles d'octobre 2012.
Si Hugo Chavez accuse régulièrement l'opposition d'être manœuvrée depuis Washington, l'opposition l'accuse elle, d’être manœuvré depuis Cuba. Il y a comme une nouvelle «guerre froide» au coeur de la pré-campagne pour les présidentielles.