Présidentielle au Venezuela : un nouvel adversaire pour Hugo Chavez ?

Vive polémique au Venezuela au sujet d'un potentiel adversaire face à Hugo Chavez pour la prochaine présidentielle d'octobre 2012. Leopoldo Lopez, poursuivi pour des cas de corruption était jusque-là interdit par les autorités vénézuéliennes, de se présenter. Mais la Cour interaméricaine des droits de l'homme en a décidé autrement.

Avec notre correspondant à Caracas

La Cour interaméricaine des droits de l'homme, basée au Costa Rica, a remis Leopoldo Lopez dans la course à la présidentielle, considérant que l'enquête en cours menée par la justice vénézuélienne n'était pas un obstacle à sa candidature. Leopoldo Lopez, est poursuivi par la justice vénézuélienne, pour des faits qui remontent aux années 1998-2001. On l'accuse d'avoir reçu, au nom d'une organisation qu'il dirigeait à cette époque, des dons de l'entreprise nationale de pétrole PDVSA, où sa mère travaillait.

Aujourd'hui, ce leader de l'opposition, économiste de formation, tout juste 40 ans, dirige un petit parti d'opposition, Volonté Populaire. Il nie depuis toujours ces accusations et crie à la manipulation politique. Il s'avère qu'en 2006, il avait déjà été écarté de la course à la présidentielle, pour les mêmes raisons. En tous les cas, dans la foulée Leopoldo Lopez a d’ores et déjà annoncé officiellement sa candidature à la présidentielle.

Colère du clan Chavez

Une décision qui n’a pas plu au clan de l’actuel président. Avant de s'envoler vers Cuba, pour sa quatrième séance de Chimiothérapie, samedi, Hugo Chavez n'y est pas allé de main morte, estimant, « que cette cour protégeait la corruption et obéissait aux ordres des Etats-Unis et de l'opposition vénézuélienne ». Pour lui, la décision de ce tribunal n'a aucune légitimité et est donc nulle et non avenue. Une décision « politiquement biaisée » selon les autorités de Caracas qui disent se ranger pour leur part, derrière le verdict de la Cour suprême du Venezuela qui devrait trancher incessamment sous peu sur ce dossier.

Manque de confiance dans la justice vénézuélienne

La justice vénézuélienne peut-elle donner raison à Leopoldo Lopez ? C'est tout le problème. Pour l'opposition, la justice vénézuélienne n'est plus objective depuis longtemps et elle s'attend à un avis défavorable. Leopoldo Lopez sera certainement inquiété. En tous les cas, l'affaire traîne et en rappelle d'autres.

Avant lui Manuel Rosales, l'ancien gouverneur de l'Etat de Zulia, fief de l'opposition, ancien adversaire surtout à Hugo Chavez lors de la précédente présidentielle, a dû prendre la fuite après avoir été inquiété pour des faits similaires de corruption. Il vit actuellement en exil au Pérou. Maria Corina Machado, en lice pour les primaires de l'opposition a connu, elle aussi, des soucis avec la justice.

Pour l'opposition Chavez, cherche à éliminer par voix judiciaire tous ces ennemis. Une justice à deux vitesses, selon elle, dans un pays extrêmement politisé et corrompu. Et c'est clair, que si Leopoldo Lopez revenait dans la course à la présidentielle, cela gênerait considérablement les plans du président Chavez qui certes, reste à l'heure actuelle toujours populaire, mais dont la côte s'est un petit peu effritée ses dernières années, à cause de la vie chère, des problèmes de logement, et bien-sûr de l'insécurité.

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