Avec notre correspondant à Caracas, François-Xavier Freland
C'est un Chavez nouveau genre, moins vert kaki, moins rouge, et désormais vêtu d'une chemise jaune qui est apparu au cours de la dernière semaine de juillet 2011 à la télévision. Du haut de son balcon, face à ses troupes, un peu moins nombreuses qu'avant, Chavez a chanté, Chavez a dansé, Chavez s'est voulu surtout souriant et réconciliateur.
Il a expliqué que ses partisans devaient s'ouvrir un peu plus et laisser leur traditionnelle chemise rouge à la maison, et que son parti le PSUV (Parti socialiste uni du Venezuela) devait « séduire à nouveau la classe moyenne », qui est selon lui « aux mains désormais de la bourgeoisie », c’est-à-dire l'opposition.
Celui qui a confirmé aussi qu'il allait , en 2012, se présenter une troisième fois à l'élection présidentielle, parlant même de rester au pouvoir jusqu'en 2031, à ses 77 ans, chiffre parfait, qui « porte chance » selon lui, semble vouloir donner un coup de barre au centre. « Nous devons nous ouvrir au secteur privé, notre gouvernement n'est pas l'ennemi du petit commerce (...) il faut combattre le dogmatisme, le sectarisme », s'est-il emporté au cours une émission télévisée.
En somme, c’est un Chavez en révolution, influencé sans doute par les frères Castro et l'ouverture cubaine au secteur privé. De quoi donner le tournis à ses partisans habitués à ses sempiternelles « le socialisme ou la mort » et ses frasques anticapitalistes. Mais qu'importe, faire du socialisme avec une pincée de capitalisme, ou le contraire, Chavez semble enfin, lui, être entré, dans le XXIème siècle.