Avec notre correspondant à Caracas, François-Xavier Freland
Hugo Chavez est reparti à Cuba, et laisse à nouveau beaucoup d'interrogations dans son sillage. Pourquoi doit-il suivre une nouvelle séance de chimiothérapie, à La Havane, aussi subitement, sachant que la dernière avait eu lieu dans l'hôpital militaire de Caracas, au Venezuela ?
L'inquiétude persiste donc, face à un président affaibli, plus que jamais mystique et croyant, qui lutte courageusement, semble t-il, contre la maladie, mais surtout, qui donne l'impression de dépenser beaucoup d'énergie pour garder la face. Pas une semaine ne passe, sans des veillées de prières organisées par ses partisans pour sa guérison.
Samedi 17 septembre, Hugo Chavez est apparu en forme durant une longue réunion de ministres diffusée en direct sur toutes les chaines publiques. Un Chavez, affable, exagérément joyeux, plus omniprésent que jamais, davantage encore à côté de son hôte, l'humble président bolivien Evo Morales de visite au Venezuela, discret à côté de lui, et quasiment muet durant toute la réunion. « Ce n'est pas le moment de mourir , mais celui de vivre », a t-il prévenu, la voix tremblante, à l'heure de conclure.
En somme, plus Chavez se veut rassurant, moins il rassure. L'annonce par le Conseil national électoral, cette semaine, d'avancer la date des élections présidentielles au mois d'octobre 2012, au lieu du traditionnel mois de décembre, donne l'impression, pour ses détracteurs, que le président vénézuélien, déjà en lice pour un troisième mandat, est engagé dans une course contra la montre.