Avec notre correspondant à Caracas, François-Xavier Freland
Hugo Chavez a renoué mercredi avec l'une de ses spécialités, de celles qui l'ont rendu célèbre dans le monde entier : le coup médiatique et si possible anti-américain. Adepte de la théorie du complot, en 2010, juste après le séisme en Haïti et ses milliers de morts, il avait évoqué déjà les conséquences d'une bombe, lancée secrètement en Alaska par les Etats-Unis, pour expliquer le désastre.
Cette fois, il soupçonne les Américains d'avoir peut-être inoculé des substances nuisibles et cancérigènes à certains chefs d'Etats latino-américains, après l'annonce du cancer de la thyroïde de la présidente argentine Cristina Fernandez en début de semaine : «C'est très-très-très étrange, qu'on ait eu le cancer : Lugo d'abord, le président paraguayen, Dilma la Brésilienne quand elle était candidate... et après ce fut mon tour, et maintenant Cristina. Moi j'accuse personne, je fais juste usage de ma liberté pour réfléchir devant des faits extrêmement étranges et difficiles à expliquer».
Un peu avant, revenant sur les élections contestées en Russie, le président Chavez a évoqué le risque de déstabilisation de son pays par «l'empire yankee», comme il le ferait actuellement, toujours selon lui, en Russie. Voilà quelle est l’ambiance au Venezuela, à quelques mois d’une élection présidentielle qui s'annonce extrêmement tendue.