La guérilla des FARC prête à dialoguer avec le gouvernement colombien

La guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc) s'est déclarée prête à dialoguer avec le gouvernement, dans un communiqué publié  ce 9 janvier 2012 sur son site internet. Sans donner de détails sur les modalités de ce dialogue, le chef des Farc propose au président Juan Manuel Santos de reprendre l'ordre du jour des dernières négociations, qui remontent à février 2002.

Avec notre correspondante à Bogota, Marie-Eve Detoeuf

Ce n’est pas la première fois que les guérilleros des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc) se disent prêts à reprendre le dialogue. Mais le ton de la lettre intitulée Sin mentiras, Santos, sin mentiras (« sans mensonges, Santos, sans mensonges ») publiée lundi a de quoi surprendre.

Timoleon Jimenez, alias « Timochenko », qui a pris la tête des Farc il y a deux mois, cite la Bible et l’écrivain Jack London, des références inhabituelles dans le discours de cette vieille guérilla rurale que sont les Farc.

Le nouveau chef de l’organisation dit qu’il veut parler privatisation, dérégulation de l’économie, liberté du commerce et des investissements, dégradation de l’environnement, des sujets qui sont également assez nouveaux pour les Farc. « Timochenko » semble décidé à abandonner la vieille langue de bois marxiste.

Mais sur le fond, les choses ont-elles vraiment changé ? Rien n’est moins sûr. Le 27 décembre dernier, la guérilla avait annoncé la prochaine libération de six militaires détenus dans la jungle depuis plus de dix ans, « Timochenko » n’y fait pas la moindre allusion. La libération des otages est une des conditions posées par le gouvernement colombien à la reprise du dialogue. Le cessez-le-feu en est une autre. Et là aussi, Timochenko reste silencieux.

« Timochenko », dont le véritable nom est Rodrigo Londono, a été nommé chef des Farc le 5 novembre 2011, un jour après la mort de son prédécesseur, Alfonso Cano, abattu lors d'une opération militaire.

Dans l'espoir d'obtenir une paix négociée, le 7 novembre 1998, le président Andrés Pastrana avait accordé une zone démilitarisée aux Farc, dont le centre était San Vincente del Caguán. Mais suite à une série d'opérations militaires et des actes de terrorisme des Farc, le dialogue avait été interrompu le 21 février 2002. Peu après, la candidate à la présidentielle écologiste, Ingrid Betancourt était kidnappée.

Les Farc ont été fondées en 1964.

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