La Colombie sous le choc, après l’assassinat de quatre otages de la guérilla des Farc

Quatre otages ont été tués dans le sud de la Colombie par la guérilla marxiste des Farc, ce samedi 26 novembre. Il s’agit de certains des plus anciens prisonniers du groupe armé, des policiers et militaires enlevés à la fin des années 90. Ceux-ci auraient été abattus par leurs ravisseurs, alors que l’armée tentait de les libérer.

Avec notre correspondante à Bogota, Zoé Berri

Les quatre otages tués dans le sud du pays étaient l’emblème de la cruauté de la guerre colombienne. Ils avaient passé plus de dix ans, parfois jusqu’à quatorze années, entre les mains de la guérilla. Et leurs familles avaient tout tenté pour éviter qu’ils ne leur soient rendus dans un cercueil. En vain. Après un mois et demi de poursuite, l’armée croyait avoir enfin mis la main sur un des « trésors de guerre » des Farc : cinq officiers et sous officiers cachés dans la jungle. Mais la guérilla, prise au piège, aurait décidé de les abattre, comme le prévoient les directives de son état major. Un seul d’entre eux est parvenu à s’échapper.

« C’est un crime atroce que le monde entier doit condamner » a déclaré le président Juan Manuel Santos. Les familles, elles, pointent du doigt le gouvernement et rappelent, qu’elles n’avaient jamais voulu d’un sauvetage militaire.

Les risques étaient connus : au cours d’une opération en 2003, onze otages avaient été abattus dans les mêmes circonstances. Mais la libération au compte-goutte de plusieurs kidnappés et deux sauvetages réussis, dont celui d’Ingrid Betancourt, pouvaient laisser croire à leurs proches que l’histoire ne se répéterait pas.

La mort des otages survient trois semaines après celle du chef des Farc dans une opération militaire. Certains y voient un signe de raidissement. Et craignent que la quinzaine de policiers et militaires, toujours détenus, ne rentrent pas vivants
 

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