Avec notre correspondante à Bogota, Zoe Beri
L’arrivée de Gustavo Petro à la mairie de Bogota est un symbole. Ancien membre du M 19, guérilla dissoute en 1990, cet homme de 51 ans incarne avant tout la ténacité. Capturé, torturé, puis forcé à l’exil, « Petro », comme le connaissent les électeurs, n’a jamais renoncé.
Après son retour, il sera député, puis sénateur. Il est alors le premier à dénoncer les alliances de nombreux élus, et de l’ex-président de droite Alvaro Uribe, avec les escadrons de la mort paramilitaires, responsables de dizaine de milliers d’assassinats. Gustavo Petro avait pris la défense des victimes, rejetant systématiquement la violence, ce qui lui a valu les critiques d’une partie de la gauche et les menaces de mort de l’extrême droite.
A la tête de la capitale colombienne, plongée dans un gigantesque scandale de corruption, sa tâche sera difficile. Son prédécesseur, ancien allié de gauche, a été suspendu après, entre autre, des dénonciations de Gustavo Petro lui-même, qui avait dû quitter son parti, pour se présenter comme indépendant.
L’ancien guérillero sait qu’il représente un espoir de réconciliation. Dans son premier discours, il a déclaré que Bogota n’étaient pas tombée dans le piège de la haine, qu’elle avait dit oui à la paix.