Avec notre correspondante à Bogota, Marie-Eve Detoeuf
Par petits groupes, les membres de l'Erpac ont commencé à arriver jeudi 22 décembre eu soir à Villavicencio. Ils sont en jean et T-shirts, certains n'ont pas vingt ans. Ils sont reçus par l'armée et le parquet, des juges d'instruction dépêchés par Bogota, prennent leurs premières déclarations.
Erpac (armée révolutionnaire populaire anticommuniste de Colombie) est né en 2006. A cette époque, les paramilitaires avaient commencé à se démobiliser dans le cadre des négociations engagées avec le président Alvaro Uribe. Un des paramilitaires, Pedro Guerrero, alias «Cuchillo» (le couteau), a 40 ans et il n'y croit pas. Il crée l'Erpac pour continuer à faire ce qu'il sait faire et ce qu'ont toujours fait les paramilitaires : trafiquer de la drogue et terroriser la population.
Cuchillo a été assassiné par l'armée en 2010. Son successeur, Caracho, se dit fatigué de la guerre. Selon le gouvernement, aucune négociation n'a eu lieu. Les hommes de l'Erpac ne bénéficieront donc d'aucune amnisitie. Mais ils obtiendront les généreuses remises de peines que la loi colombienne octroie à ceux qui avouent leurs crimes.