A 66 ans, et alors qu'il entame un nouveau mandat de cinq ans avec une majorité des 2/3 à la chambre, Daniel Ortega présente deux visages. Il est d'abord le révolutionnaire qui, encore adolescent, s'engagea dans la guérilla sandiniste finalement victorieuse en 1979 de la dictature des Somoza. Mais il est aussi, depuis son retour au pouvoir il y a cinq ans, ce catholique fervent qui invoque volontiers Dieu et sa foi, à l'instar de la première Dame, son égérie et porte-parole officielle, Rosario Murillo.
Les années 80 avaient correspondu, pour le comandante Ortega, à un difficile apprentissage du pouvoir, dans un pays en butte à la pauvreté, aux destructions de la guerre civile, et aux contras, les contre révolutionnaires financés par les Etats-Unis de Ronald Reagan.
Les sandinistes qu'il avait menés à la victoire ont donc fini par perdre les élections, en 1990, laissant les rênes à une droite adepte des recettes du FMI. Jusqu'à ce qu'un Daniel Ortega transfiguré regagne en 2007 le pouvoir dans les urnes, puis se fasse réélire triomphalement en novembre dernier.
Il affiche aujourd'hui à la fois sa fidélité persistante à la gauche radicale, ce qui lui vaut le pétrole et une aide très substantielle du Vénézuéla, et parallèlement de bons rapports avec le FMI et les investisseurs étrangers.