Avec notre correspondant à Managua, Patrick John Buffe
À peine les résultats partiels étaient-ils connus que des milliers de Nicaraguayens sont descendus dans les rues pour se rendre à la place de la Victoire, dans le nouveau centre de la capitale Managua, afin de célébrer cette victoire de Manuel Ortega.
Une victoire sans appel que ses électeurs ont fêté une bonne partie de la nuit sur le rythme de musiques nicaraguayennes et révolutionnaires, tout en faisant ondoyer les drapeaux rouge et noir du Front sandiniste de libération nationale (FSNL), au pouvoir depuis cinq ans.
Le résultat obtenu par Daniel Ortega constitue un véritable raz-de-marée électoral qui va lui conférer une immense légitimité. Cette victoire écrasante va lui permettre d’asseoir son pouvoir tant économique que politique et poursuivre son projet de changement du Nicaragua, un projet messianique qu’il définit comme chrétien, socialiste et solidaire.
Daniel Ortega entame son troisième mandat de président. Lors de la précédente élection présidentielle, il l'avait emporté avec seulement 38% des voix.
Le président nicaraguayen a réussi à obtenir de la Cour suprême une décision très controversée, l'autorisant à briguer un troisième mandat de cinq ans, en 2011. L'article 147 de la Constitution nationale limite les mandats présidentiels à deux mandats.
L'ancien leader de la guérilla marxiste, bête noire de Washington et des Contras dans les années 80, avait été élu président en 1984. Candidat malheureux aux présidentielles de 1996 et 2001, il était revenu au pouvoir en 2007.
Pour être élu au premier tour, un candidat doit obtenir au moins 40% des suffrages ou plus de 35% avec 5 points d'avance sur le deuxième candidat.
Dans le cas contraire, un second tour est organisé.