Avec notre correspondant à Managua, Patrick John Buffe
Daniel Ortega réunit toutes les conditions pour obtenir une victoire sans appel et être réélu au premier tour déjà. Tout d’abord parce qu’il n’a face à lui aucun adversaire de taille. Avec quatre candidats en lice, l’opposition libérale se présente totalement divisée et sans véritable proposition pour réduire le chômage et la pauvreté.
Kevin Pathenay, chercheur à Sciences Po et à l’Observatoire des pays d’Amérique latine et centrale à Paris revient sur le contexte politique du Nicaragua :
En plus, le bilan de sa gestion économique est généralement perçu de manière positive : d’une part, le président sortant est devenu un bon élève du FMI ; d’autre part, il a réussi à se rendre très populaire auprès de la population avec la mise en place de programmes sociaux financés par le Venezuela. Kevin pathenay, chercheur à Sciences Po et à l’Observatoire des pays d’Amérique latine et centrale à Paris n'est pas de cet avis :
L’impact de cette politique a sans aucun doute permis à Daniel Ortega de constituer un important réservoir électoral, qui va au-delà du vote traditionnel des sandinistes.
Malgré des conditions si favorables, le processus électoral a néanmoins été entaché d’irrégularités qui font planer le risque d’une fraude. Elle viserait à manipuler les résultats non pas de la présidentielle, mais des législatives. Cela afin d’assurer à Ortega une majorité absolue au Parlement. Majorité indispensable s’il veut poursuivre son projet socialiste de nation et modifier la Constitution, afin de pouvoir être réélu de manière indéfinie.