Nicaragua/Présidentielle : Daniel Ortega candidat à sa propre succession

Au Nicaragua, quelque 3,4 millions électeurs sont appelés aux urnes ce dimanche 6 novembre pour élire leur nouveau président. Tous les sondages indiquent une ample victoire au premier tour de l’actuel chef d’Etat, l’ex-commandant sandiniste Daniel Ortega, qui s’est représenté en dépit de l’interdiction constitutionnelle de réélection consécutive. Une interdiction levée par la Cour suprême de justice après l’avoir jugée inconstitutionnelle.

Avec notre correspondant à Managua, Patrick John Buffe

Daniel Ortega réunit toutes les conditions pour obtenir une victoire sans appel et être réélu au premier tour déjà. Tout d’abord parce qu’il n’a face à lui aucun adversaire de taille. Avec quatre candidats en lice, l’opposition libérale se présente totalement divisée et sans véritable proposition pour réduire le chômage et la pauvreté.

Kevin Pathenay, chercheur à Sciences Po et à l’Observatoire des pays d’Amérique latine et centrale à Paris revient sur le contexte politique du Nicaragua :

En plus, le bilan de sa gestion économique est généralement perçu de manière positive : d’une part, le président sortant est devenu un bon élève du FMI ; d’autre part, il a réussi à se rendre très populaire auprès de la population avec la mise en place de programmes sociaux financés par le Venezuela. Kevin pathenay, chercheur à Sciences Po et à l’Observatoire des pays d’Amérique latine et centrale à Paris n'est pas de cet avis :

L’impact de cette politique a sans aucun doute permis à Daniel Ortega de constituer un important réservoir électoral, qui va au-delà du vote traditionnel des sandinistes.

Malgré des conditions si favorables, le processus électoral a néanmoins été entaché d’irrégularités qui font planer le risque d’une fraude. Elle viserait à manipuler les résultats non pas de la présidentielle, mais des législatives. Cela afin d’assurer à Ortega une majorité absolue au Parlement. Majorité indispensable s’il veut poursuivre son projet socialiste de nation et modifier la Constitution, afin de pouvoir être réélu de manière indéfinie.

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