Tapis rouge, honneurs militaires mais pas d'Hugo Chavez pour recevoir Mahmoud Ahmadinejad sur le tarmac. Etrange absence du président vénézuélien la nuit dernière à l'aéroport de Caracas, sans doute pour préserver sa santé car Hugo Chavez est encore faible après les séances de chimiothérapie qu'il subit pour soigner son cancer. Pour l'accolade et afficher cette désormais mythique complicité anti-américaine, il faudra attendre ce lundi, au palais présidentiel de Miraflorès.
Poussée de fièvre avec les Etats-Unis
Quelques heures avant l'arrivée du président iranien, Hugo Chavez s'en était vivement pris aux Etats-Unis lors de son émission dominicale Alo Presidente, pour avoir renvoyé, samedi, la consule du Venezuela à Miami, Livia Acosta. Selon les Américains, elle serait complice d'un présumé projet iranien d'attentats contre les intérêts américains. «Ils essaient de faire croire que l'Iran, depuis le Venezuela, Cuba ou le Nicaragua prépare une attaque contre eux, s'est insurgé Chavez, mais on doit faire très attention à tout ça, c'est une menace contre nous» a conclu le président vénézuélien, décidément sur la défensive, comme son ami Ahmadinejad.
Le président vénézuélien est persuadé que la prochaine élection présidentielle d'octobre sera marquée par des incidents orchestrés depuis les Etats-Unis. Vendredi, il a nommé ministre de la Défense l'un de ses plus fidèles généraux, Henry Rangel Silva, un dur des rangs de l'armée qui n'avait pas hésité à sous-entendre récemment que l'armée resterait fidèle à Chavez si l'opposition revenait aux commandes.
Une chose est sûre, l'Iran peut compter sur le soutien du Venezuela dans sa croisade anti-impérialiste. Un soutien qui reste plus symbolique qu'autre chose, si le Venezuela de Chavez a pris du poids diplomatique, il n'est en aucun cas une force militaire.