Avec notre correspondant à Buenos Aires, Jean-Louis Buchet
«L’opération de la présidente Cristina Fernández de Kirchner s’est déroulée sans inconvénients ni complications ». Vivats et applaudissements saluent le communiqué informant de la réussite de l’opération, lu par le porte-parole de la présidence, juché sur un podium installé à l’extérieur de l’hôpital Austral.
Face à lui, des milliers de militants péronistes avec drapeaux et banderoles. «Allez Cristina» et «En avant la brune» sont les messages de soutien les plus en vue. Certains sont là depuis quarante-huit heures. Jeunes ou moins jeunes, ils sont venus de toutes les communes de la banlieue de Buenos Aires. Si la veille est effectivement populaire, tout est bien organisé : tentes, toilettes chimiques, vendeurs de sandwichs et de boissons fraîches, sono et écran géant. A l’abri de la chaleur dans un bar des environs, ministres et dirigeants prennent des bains de foule à l’occasion.
Il en va ainsi avec la tradition péroniste, qui a son pendant moderne sur twitter, où le hashtag «Allez Cristina» a dominé la journée.
Il y a soixante ans, devant des centaines de milliers de personnes rassemblées Place de mai, Eva Perón annonçait elle-même le cancer, détecté tardivement, qui allait l’emporter en quelques mois. Celui de Cristina Fernández de Kirchner, pris à temps, est guérissable. Mais le parallèle s’impose : en Argentine, les temps changent, mais pas tellement.