Etats-Unis: les avocats de la «taupe» de WikiLeaks invoquent des problèmes liés à son homosexualité

Les audiences précédant le procès de Bradley Manning, accusé d’avoir été la « taupe » de WikiLeaks, se sont poursuivies hier samedi 17 décembre 2011 à Fort Meade, une base militaire américaine du Maryland. Ses avocats ont interrogé des témoins sur les éléments à charge contre le soldat Manning, et mis en avant son homosexualité pour expliquer ses actions.

Avec notre correspondant à Washington, Jean-Louis Pourtet

Bradley Manning sera-t-il sauvé par son homosexualité ? C’est l’argument qu’essaient d’utiliser ses avocats pour lui éviter la cour martiale et en cas de condamnation, la prison à vie pour « diffusion de renseignements militaires » et « collusion avec l’ennemi ». La défense veut montrer que Manning souffrait de « troubles d’identité sexuelle » dans un environnement hostile, le «don’t ask, don’t tell» étant encore en vigueur au moment de son arrestation.

Le premier témoin interrogé par téléconférence a déclaré que l’homosexualité du garçon était connue quand l'armée avait commencé son enquête, précisant qu’elle n’avait pas prêté attention à cet aspect de sa vie. Un second témoin qui avait inspecté l’ordinateur portable de Manning a vu un message dans lequel il se disait perturbé par sa sexualité.

L’argument des avocats : si l’armée était consciente de son homosexualité, pourquoi l’avait-elle autorisé à avoir accès à des documents sensibles? L’accusation qui a objecté à ce genre de questions, a présenté pour sa part des preuves incriminant l’accusé.

Manning en treillis, lunettes à monture sombre, a suivi silencieusement le déroulement de l’audience, prenant parfois des notes. A l’entrée de la base, quelque 200 manifestants sont venus le soutenir chantant « bon anniversaire » et scandant « Libérez Bradley Manning » qui, à leurs yeux, est un héros.

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