Avec notre correspondant à Rio de Janeiro, François Cardona
Il n’aura fallu que trois petites heures aux soldats d’élite brésiliens pour se déclarer maîtres de Rocinha. Les autorités s’attendaient à devoir faire face à des trafiquants armés, décidés à résister, mais les 2 000 soldats et policiers qui fouillent depuis ce matin du 13 novembre la favela n’ont rien trouvé d’autre que des armes, beaucoup d’armes, mais pas de trafiquants. Beaucoup s’étaient enfuis après l’arrestation de leur chef.
« En milieu de semaine, les autres, affirme la police de Rio, auraient abandonné leurs armes et se cacheraient parmi la population ». Victoire sans coup férir donc, et sans violence, pour la police de Rio. Le drapeau brésilien était hissé sur la plus haute colline de la favela qui surplombe le très chic quartier d’Ipanema.
La vie dans le quartier est en train de revenir à la normale. Les barrages qui bloquaient la voie d’accès ont été levés, les habitants sortent fatigués de chez eux pour faire quelques courses dans les magasins qui ont osé ouvrir leurs portes.
Rocinha est devenue ce matin la dix-neuvième favela de Rio occupée par la police et l’armée brésilienne en trois ans, mais la ville en compte encore près de 1 000.