Avec notre correspondant à Rio de Janeiro, François Cardona
Le major Vitor dirige l’une des brigades canines de la police militaire. Depuis plusieurs heures maintenant, ses chiens arpentent la favela de São Carlos. Il est en contact permanent avec les services de renseignement. Mais en vain. «Nous disposons de beaucoup d'informations pour rechercher drogues, armes, munitions... Mais jusqu'à présent, nous n'avons pas réussi».
Au détour d’une rue, l’un des chiens, un labrador, s’arrête devant une maison. La baraque en tôles est fouillée mais sans succès. Son propriétaire, Wellington, ne s’étonne pas de l’échec des militaires : «Tout est calme, bien sûr. Comme on savait qu’il y avait y avoir une opération, tout le monde est parti. Maintenant, il faut que les militaires restent pour que les trafiquants ne reviennent pas».
Seule une poignée d’entre eux ont été arrêtés, mais les chefs, ceux qui tenaient la favela et ses 20 000 habitants sous leur contrôle, se sont visiblement envolés avec armes et drogues. Tant pis, admet à demi-mot le porte-parole de la police militaire : «Notre priorité était de sauver des vies sans mettre en danger la vie des policiers ni même celles des personnes liées au trafic de drogue. C’est pour cela qu’il y a une semaine le gouverneur de l’Etat avait annoncé cette opération de reconquête du territoire».
L’immense favela est située aux pieds de l’un des quartiers les plus touristiques de Rio. Des commissariats de proximité doivent y être installés dans les prochaines semaines.