Avec notre correspondant à Rio de Janeiro, François Cardona
La lutte contre le crime organisé continue de plus belle à Rio. Mais cette fois-ci, c’est le côté obscur : politiciens et policiers ripoux se retrouvent dans la lumière des projecteurs après l’arrestation de 25 personnes ce mercredi 22 décembre 2010.
Des policiers, militaires d'active, des retraités de la police et deux conseillers municipaux notamment ont été arrêtés. Ils sont accusés d’extorsion de fond, de racket, de torture mais aussi d’avoir revendu des armes aux trafiquants de drogue de la favela d’Alemao, prise d’assaut par l’armée brésilienne il y a moins d’un mois.
Le groupe démantelé était actif depuis trois ans dans le quartier du nord de Rio et générait plus de 100 000 euros de bénéfice par mois. Fort de ses connexions politiques locales, la milice contrôlait également l’accès au gaz, à la télévision par câble et aux machines à sous.
Plusieurs dizaines de milices
Il aura fallu six mois d’investigation à la police pour mettre un terme à ces activités. Mais cette opération d’envergure révèle surtout l’omniprésence de ces milices à Rio.
Constituées de policiers encore en activité ou à la retraite, elles seraient plusieurs dizaines à contrôler de vastes territoires pris aux trafiquants de drogue et à jouir, jusqu’à présent, d’une quasi impunité.