Après l’assaut, l’armée brésilienne va rester dans les favelas de Rio

Il y a dix jours, huit-cents soldats étaient venus prêter main forte à la police pour prendre le contrôle d’un ensemble de quinze favelas du Complexo do Alemao, une zone sensible dominée par les narcotrafiquants. Pour garder la maîtrise du territoire, l’armée a accepté pour la première fois de rester sur place, un peu à l’image de l’opération menée en Haïtï depuis six ans.

Avec notre correspondant à São Paulo, Martin Bernard

L’armée restera dans les favelas le temps qu’il faudra. Et l’armée sera aux commandes de la nouvelle « force de paix », qui pourra effectuer des patrouilles et des incursions dans le Complexe de l’Alemao et dans le quartier voisin de Penha. Le ministre de la Défense, Nelson Jobim, l’a assuré aux côtés du gouverneur de Rio, Sergio Cabral.

Jusqu’ici, l’armée avait surtout prêté des blindés pour pénétrer dans la favela, et aidé à boucler le territoire. Désormais, les militaires pourront intervenir directement dans les opérations de maintien de l’ordre même si elles ne pourront pas effectuer des fouilles à l’intérieur des habitations.

C’est une grande première au Brésil. L’armée avait toujours été réticente à effectuer ce type d’opération. Le risque, souligné par divers spécialistes de la sécurité à Rio, c’est que des soldats, comme de nombreux policiers avant eux, cèdent à leur tour à la tentation de la corruption.

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