Avec notre correspondant à Mexico, Patrice Gouy
Otto Perez Molina, 61 ans, est un général à la retraite très controversé. Il a soutenu le coup d’État et la dictature sanglante du général Efrain Rios Montt. Il a trempé dans l’assassinat de Mgr Gerardi, l’évêque de la capitale qui voulait faire condamner les militaires tortionnaires de la guerre civile et du juge Edgar Ogaldez. Son nom apparaît dans de nombreux cas de violations des droits de l'homme.
Son rôle politique est cependant complexe. En 1993, il a pris la tête de la contestation militaire qui a refusé que le président Jorge Serrano ne viole la Constitution pour se maintenir au pouvoir. Il est encore l’un des protagonistes de la signature des accords de paix en décembre 1996 qui ont permis un retour définitif à la démocratie.
Fondateur du Parti patriote, il se fait élire député, il fait passer de nombreuses lois répressives pour lutter contre la délinquance et les cartels de la drogue.
Lors de sa campagne il s’est engagé à combattre la pauvreté qui touche plus de 65% de la population mais les Guatémaltèques l’ont choisi aujourd’hui pour ses engagements à lutter contre l’insécurité qui ravage le pays : avec 17 assassinats par jour, le Guatemala est le pays le plus violent d’Amérique latine.
L'élection s'est déroulée sans incident majeur alors que la campagne électorale, qui avait débuté depuis le mois de mai, avait été émaillée de violences.
Lors du premier tour le 11 septembre dernier, Otto Perez était arrivé largement en tête du scrutin avec 36% des voix. Manuel Baldizon, personnalité également controversée, avait pu être sélectionné pour le second tour avec 23,2% des suffrages.
Les résultats de l'élection présidentielle sont encore provisoires et portent sur 4 427 000 votants (7 340 841 inscrits).
Le Parti patriote a recueilli 2 288 471 des suffrages exprimés.
Le Lider (Liberté démocratique rénovée) remporte 1 957 142 voix.
Il y a eu 57 889 votes blancs.
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À consulter :
Les résultats de l'élection présidentielle sur le site du Tribunal suprême électoral.