Premier à témoigner : le soldat Jeremy Morlock, lui-même condamné à 24 ans de prison pour le meurtre de ces trois Afghans. « Il les qualifiaient de sauvages », déclare-t-il à propos de son ancien chef.
Selon Morlock, le 15 janvier 2010, le Sergent Gibbs aurait commandité une expédition punitive pour venger son prédécesseur grièvement blessé lors d'une attaque. Accompagné d’un autre soldat, Morlock aurait tué un jeune villageois avec une grenade.
« On pensait que c'était accepté », affirme-t-il. Pire, Gibbs se serait amusé à couper le doigt de la jeune victime, après son exécution. « Une habitude » selon le procureur militaire. Par fierté, le sergent aurait conservé les doigts et les os de ses victimes comme des trophées.
Devant ce témoignage, le prévenu est resté de marbre. Accusé de 16 chefs d'inculpation, dont celui d'assassinat, il a plaidé non-coupable. Et les témoignages vont se multiplier cette semaine. Trois autres soldats portent les mêmes accusations contre le sergent Gibbs. Le militaire encourt la réclusion criminelle à perpétuité sans possibilité de libération sur parole.