Les députés haïtiens inquiets après l’arrestation d’un élu

Les parlementaires haïtiens craignent le retour de la dictature. Un de leurs collègues a été arrêté, le jeudi 27 octobre 2011 au soir, par la police nationale alors qu'il revenait d'une semaine passée en France. Il y a deux semaines, ce député avait eu des échanges houleux avec le président Michel Martelly. Les élus protestent contre cette arrestation illégale aux motifs flous car la procédure de levée de l'immunité parlementaire de ce député n'a pas été engagée.

Avec notre correspondante à Port-au-Prince, Amélie Baron

Le député Anel Bélizaire a été arrêté dès son arrivée sur le tarmac de l'aéroport de Port-au-Prince. A l'extérieur, une grande confusion : la police nationale et les nombreux casques bleus brésiliens ont fait face à une foule refusant de voir arrêter son élu. Après une longue bousculade, les parlementaires venus en soutien sont parvenus à entrer dans l'enceinte de l'aéroport.

Le président du Parlement Sorel Jacinthe veut alerter la population. « La Constitution est claire, si vous voulez arrêter un député, il y a une procédure de prévue. Donc nous sommes venus pour dire à la nation qu’il y a une dictature qui est en œuvre. Il faut faire attention. De 1957 à 1986, vous savez ce qu’il s’est passé. On ne veut pas retourner à une autre dictature encore. Il est vrai que Jean-Claude Duvalier, le symbole de cette dictature, est là mais on ne veut pas y retourner ».

L'arrestation réalisée, les députés ont décidé de tenir une session extraordinaire. Ils feront connaitre leur position au plus vite car les parlementaires tiennent à faire savoir au président de la République Michel Martelly qu'ils ne tolèrent pas ce non respect de la Constitution.

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