Manifestation contre la mission de l'ONU en Haïti

Il y a un an le choléra faisait son apparition en Haïti. Plusieurs enquêtes scientifiques ont démontré que les casques bleus népalais de la Minustah seraient à l'origine de l'introduction de la maladie, ce à quoi l'ONU répond qu'aucune responsabilité ne peut être affirmée avec certitude. Les Haïtiens considèrent eux que les troupes onusiennes sont responsables et réclament donc le départ de la Minustah.

Avec notre correspondant à Port-au-Prince, Amélie Baron

« Qu'ils le veuillent ou non, la Minustah doit partir ». Les centaines de manifestants expriment une nouvelle fois à Port-au-Prince leur colère contre les casques bleus. En un an 6 500 personnes sont mortes du choléra en Haïti. Thomas Dieu-Fête porte un cercueil symbolisant la mort à venir de la mission de l'ONU.

« On enterre la Minustah parce que nous sommes sur le bout de terre de papa Dessalines, l'homme qui a voulu que tout le monde puisse vivre libre. Aujourd'hui, ce bout de terre n'est pas libre. Nous sommes venus demander à la Minustah, qui travaille pour les gros pays impérialistes, de quitter ce bout de terre. »

En décembre dernier, la soeur aînée de Natacha est morte du choléra. A 23 ans, la jeune fille réclame justice à l'ONU.

« Quel que soit le pays où ils vont, c'est viol et méchanceté : jamais ils ne font quelque chose de bien. Nous demandons le dédommagement pour les gens qui ont été victimes du choléra. Nous demandons à la Minustah de dédommager tout le monde. »

Les manifestants ont fini par brûler le cercueil de la mission onusienne dans le cimetière de la capitale. Ils réclament désormais des actes du président Martelly pour que le départ de la Minustah devienne réalité.
 

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