Le nouveau brésilien ministre de la Défense n'était même pas entré en fonction qu'il se prononçait déjà pour un retrait des casques bleus brésiliens d'Haïti. Dès jeudi, la veille de sa nomination il évoquait cette hypothèse. Celso Amorim, qui a pris ses fonctions ce lundi, est pourtant l'artisan de la participation des Brésiliens à la Minustah, la mission des Nations unies pour la stabilité en Haïti.
C'est, en effet, lui qui en temps que ministre des Affaires étrangères avait convaincu le président Lula de participer à cette force pour ramener un peu de sécurité en Haïti. Mais mêmes les meilleures choses ont une fin.
Au plan international, l'heure est au désengagement militaire et du point de vue économique, la croissance brésilienne s'essouffle. Et puis même si le pays est loin d'être un havre de pays, il est désormais doté d'un président avec la perspective que les institutions retrouvent un fonctionnement normal.
Surtout, la Minustah est de moins en moins bien supportée par les Haïtiens, qui n'ont pas oublié que c'est avec les soldats étrangers que le choléra a fait sa réapparition sur l'île. Or les soldats brésiliens, qui apportent le plus fort contingent, font les frais de cette défiance. Cette décision de Celso Amorim ne devrait donc pas être trop contestée.