Haïti : l'épidémie de choléra causée par la conjonction de plusieurs facteurs

Le groupe d'experts indépendant mandaté par l’ONU a déclaré le 4 mai que l'épidémie de choléra qui a tué près de 5 000 personnes en Haïti, a été causée par une souche sud-asiatique. Même si de nombreux Haïtiens ont attribué l'épidémie à des casques bleus népalais, les scientifiques refusent dans leur rapport d’accuser un groupe en particulier, affirmant que l'épidémie est le résultat d'un « ensemble de circonstances  ».  Sept mois après l'apparition de la maladie sur l'île, aucune thèse n'est validée avec certitude.

Avec notre correspondante à Port-au-Prince, Amélie Baron

Le fleuve Artibonite a bien été contaminé par le choléra suite à une activité humaine : telle est l'unique certitude avancée par le groupe d'experts indépendant. Quant à savoir quelle est cette activité humaine qui a pollué l'eau dans le département central du pays, les scientifiques ne peuvent être formels.

Dans leur rapport, ils évoquent une conjonction de circonstances : plusieurs hypothèses dont aucune ne peut être scientifiquement validée. Dès l'apparition des premiers cas de choléra, les Haïtiens ont accusé une base népalaise de la mission onusienne.

Les experts indépendants y font fait des analyses : les installations de traitement des déchets humains y étaient insuffisamment protégées, il y aurait pu y avoir une contamination de l'eau par les pluies. Mais dans le même temps, aucun cas de choléra n'a été décelé chez les casques bleus entre septembre et octobre dernier, quand l'épidémie est apparue en Haïti.

Il est donc impossible selon les experts internationaux de savoir d'où est partie la maladie. Une incertitude qui ne va que renforcer la thèse partagée par la majorité de la population et qui met en cause le bataillon népalais de la Minustah.

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