Avec notre correspondante à Port-au-Prince, Amélie Baron
Le fleuve Artibonite a bien été contaminé par le choléra suite à une activité humaine : telle est l'unique certitude avancée par le groupe d'experts indépendant. Quant à savoir quelle est cette activité humaine qui a pollué l'eau dans le département central du pays, les scientifiques ne peuvent être formels.
Dans leur rapport, ils évoquent une conjonction de circonstances : plusieurs hypothèses dont aucune ne peut être scientifiquement validée. Dès l'apparition des premiers cas de choléra, les Haïtiens ont accusé une base népalaise de la mission onusienne.
Les experts indépendants y font fait des analyses : les installations de traitement des déchets humains y étaient insuffisamment protégées, il y aurait pu y avoir une contamination de l'eau par les pluies. Mais dans le même temps, aucun cas de choléra n'a été décelé chez les casques bleus entre septembre et octobre dernier, quand l'épidémie est apparue en Haïti.
Il est donc impossible selon les experts internationaux de savoir d'où est partie la maladie. Une incertitude qui ne va que renforcer la thèse partagée par la majorité de la population et qui met en cause le bataillon népalais de la Minustah.