Des casques bleus de la Minustah mis en cause dans une affaire de viol en Haïti

En Haïti, le chef du bataillon uruguayen de la Minustah a été limogé suite à la révélation d'un viol commis par des casques bleus sur un Haïtien. L'affaire suscite beaucoup d'émotion dans le pays et a pris de l'ampleur quand une courte vidéo de l'agression, montrant l'homme de 18 ans maintenu de force sur un matelas, a été diffusée sur internet.

Avec notre correspondante en Haïti, Amélie Baron

La Minustah a déjà lancé une enquête en interne sur les accusations formulées par le jeune homme et fait savoir que les cinq casques bleus mis en cause ont quitté leur base de Port-Salut, dans le sud d'Haïti, pour être placés en isolement à Port-au-Prince. A son tour, le ministère de la Défense d'Uruguay annonce une enquête et précise que le chef du bataillon est démis de ses fonctions.

En Haïti, la population espère que la lumière sera faite sur ce qui s'est passé dans cette base onusienne de Port-Salut. Devant l'émoi suscité par l'affaire, le président de la République a tenu à condamner fermement cet acte qui dit-il « révolte la conscience nationale ». Michel Martelly a indiqué dans un communiqué diffusé le 4 septembre en soirée qu'il donnait la garantie que les coupables et complices de ce viol collectif ne resteraient pas impunis. Le rapatriement en Uruguay des cinq militaires impliqués se prépare, car selon le règlement de l'ONU, en cas de délit pénal, les militaires sont soumis à la juridiction de leur pays d'origine.

La Mission des Nations unies pour la stabilisation d'Haïti (Minustah) est présente dans le pays depuis le départ du président Aristide en 2004. Après le séisme de janvier 2010, le Conseil de sécurité de l'ONU a voté l'augmentation des effectifs : aujourd'hui la force onusienne compte plus de 7 800 soldats et 2 100 policiers sur le sol haïtien.

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