Avec notre correspondante à Port-au-Prince, Amélie Baron
Les Haïtiens se pressent par centaines devant la base navale pour pouvoir profiter des consultations offertes. Comme l'explique le Dr Burkett, les équipes de l'USNS Comfort sont en capacité de soigner un grand nombre de patients : «Cela fait environ 600 patients par jour, sans compter les malades qui sont transportés sur le bateau pour une opération chirurgicale. Nous allons réaliser 100 à 120 opérations à bord.»
Sur le bateau, Edile Gentil, 23 ans, vient de se faire retirer un kyste à la main. Cela faisait près de trois mois qu'elle attendait l'opération. «J'avais choisi d'aller à l'hôpital général car j'y avais déjà un dossier. Mais l'hôpital général est en grève. Puisque le bateau est venu, j'ai décidé de tenter ma chance : ils ont décidé de planifier mon opération pour aujourd'hui» raconte la jeune femme.
A Port-au-Prince, l'hôpital général est désert
Cela fait plus d'un mois que le personnel du premier centre hospitalier public du pays est en grève. Mauvaise gestion financière et matérielle. Levy Milot, le président du syndicat, est écoeuré de voir l'état de délabrement de l'établissement, très loin des moyens du bateau-hôpital américain : «Il n'y a pas d'appareil pour faire un électro-cardiogramme : le rouleau de papier coûte 10 dollars américains. Cela fait un an qu'il n'y en a pas, pour 10 dollars américains. L'appareil de sonographie qui était là a disparu. Où est la moralité ?»
Le personnel de l'hôpital espère trouver rapidement un accord avec la direction mais pour ce qui est de fournir des soins gratuits, l'Etat haïtien n'en n'a pour l'heure pas les moyens financiers.