Haïti : les sinistrés dénoncent les expulsions dans les camps

Haïti est sous la menace de la tempête tropicale Emily. Mercredi et jeudi 4 août 2011, le pays devrait faire face à des vents violents et de fortes pluies. L'alerte orange a été lancée  et les services de sécurité civile se préparent pour limiter les dégâts. Un an et demi après le séisme, plus de 600 000 personnes vivent toujours sous des tentes et des bâches plastiques. Leurs conditions de vie sont d'autant plus précaires que ces sinistrés vivent sous la menace d'expulsion par les propriétaires des terrains sur lesquels ils se sont installés.

Avec notre correspondante à Port-au-Prince, Amélie Baron

Assises au milieu d'une des rues principales de Port-au-Prince, la centaine de femmes manifestent pacifiquement. Les sinistrés de la commune de Delmas, au cœur de la zone métropolitaine, font face aux violences d'agents municipaux qui veulent les faire partir du terrain privé où ils vivent. Joseph Erbrun habite le camp et il réclame justice.

« Le propriétaire du terrain doit voir ça avec la justice, il doit suivre un processus légal pour nous faire quitter le terrain. Et pour nous évacuer, l'Etat qui est lui-même responsable, doit trouver un autre endroit où nous pourrions aller. Jeudi dernier, la police de Delmas et les agents de la mairie sont venus et ont battu les gens, ont détruit les tentes... On ne peut plus accepter le fait que l'on continue à vivre comme des bêtes dans ces camps. »

« C’est dans la rue que nous allons rester ! »

Les sinistrés ne s'attendent pas à ce qu'on leur offre une maison, mais ils veulent qu'on leur propose « une alternative » à ce terrain, explique Louiseline.

« Ils doivent comprendre même s'ils nous indiquent un endroit où on aurait à payer chaque mois, on paierait parce que beaucoup ici sont prêts. Et même si on ne pourrait pas payer chaque mois, on paierait tous les 6 mois ou tous les ans. Mais si on n'a nulle part où aller c'est dans la rue que nous allons rester ! »

Pendant la campagne électorale, Michel Martelly avait promis de construire 30 000 maisons pour les sinistrés : ils n'ont pas oublié et demandent où sont passées ces maisons…

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