Haïti: la Minustah songe à une réduction progressive de ses effectifs

En Haïti, le scandale du viol collectif qu'auraient commis des casques bleus uruguayens sur un jeune Haïtien de 18 ans suscite toujours beaucoup d'émotion au sein de la population qui s'interroge de plus en plus sur l'utilité de la présence de ces 12 000 soldats onusiens. La Minustah songe à une réduction progressive de ses effectifs mais les conditions ne sont pas encore réunies pour un retrait total.

Avec notre correspondante à Port-au-Prince, Amélie Barron

« Comportement troublant, inexcusable ». L'affaire du viol à Port-Salut préoccupe profondément la mission des Nations unies en Haïti d'autant que cet acte ternit la réputation de tout le personnel civil et militaire de la Minustah. Eliana Nabaa, porte-parole de la mission, a réaffirmé la politique de tolérance zéro de l'ONU mais ce fait grave ne saurait justifier à lui seul le départ des troupes.

« La question du renouvèlement du mandat de la Minustah doit être examinée dans les jours qui viennent au Conseil de sécurité de l’ONU, explique Eliana Nabaa. Est-ce qu’un incident pareil aura un impact sur le retrait total alors que le travail est encore en chantier ? C’est vrai que l’incident est absolument inexcusable. Mais il faut prendre surtout en considération, si on se retire progressivement et durablement, dans quel état le pays se trouve au niveau de sa stabilité et au niveau du bon fonctionnement de ses institutions. Nous avons encore un peu de travail dans ce domaine avec les autorités haïtiennes. »

Plusieurs pays qui participent à la Minustah, Brésil en tête, ont fait part de leur volonté de retirer progressivement leurs troupes mais aucun calendrier n'a encore été établi. Le sujet sera abordé lors de l'Assemblée générale de l'ONU à laquelle participera le président haïtien Michel Martelly.

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