Avec notre correspondant à Washington, Raphaël Reynes
C'était la dernière de sa génération, celle des B-53, construites l'année de la crise des missiles de Cuba. Et elle avait toutes les caractéristiques de ces armes que les puissances nucléaires fabriquaient au temps de la guerre froide.
La dernière B-53 a donc été démontée le mardi 25 octobre dans la dernière usine américaine capable de construire, d'entretenir et de démanteler des armes nucléaires, à Amarillo, dans le sud du Texas.
Cette bombe était donc la plus puissante de l'arsenal américain. Avec ses quatre tonnes et demie d'acier et d'uranium, soit la taille d'un minivan, elle était capable de détruire une région métropolitaine entière avec sa puissance de neuf mégatonnes, c'est-à-dire 750 fois la bombe qui a frappé Hiroshima en août 1945.
Démantelée en 2011, mais retirée de l'arsenal dès 1997, la B-53 contenait 135 kg d'uranium hautement explosif qu'il a fallu retirer précautioneusement du coeur de la bombe. Une arme « d'un autre temps, d'un autre monde », commentait Thomas D'Agostino, le directeur de l'administration américaine chargée de la sécurité nucléaire qui ajoute : « Le monde est un endroit plus sûr avec ce démantèlement ».