Conférence de suivi du Traité de non-prolifération: L’Iran s'en prend aux Etats-Unis

Le discours sur le nucléaire du président iranien Mahmoud Ahmadinejad lundi 3 mai 2010 aux Nations unies, devant la conférence de suivi du Traité de non-prolifération (TNP), a provoqué le départ de plusieurs délégations, notamment des Etats-Unis, France et Grande-Bretagne. Les délégués et diplomates sont partis alors que Mahmoud Ahmadinejad se livrait à une diatribe contre les pays dotés de l'arme nucléaire, accusant les Etats-Unis de « menacer » les Etats qui ne la possèdent pas. Pour la Maison Blanche, le discours d'Ahmadinejad trahit l'isolement de l'Iran. 

Avec notre correspondant à New York, Philippe Bolopion

A en croire Mahmoud Ahmadinejad le danger ne vient pas de l’Iran. Son programme nucléaire est pacifique, a-t-il expliqué, et il n’a pas l’intention de se procurer l’arme nucléaire qu’il décrit comme « dégoûtant » et « honteux ».

A la tribune de l’ONU, le président iranien braque les projecteurs vers les Etats-Unis, le seul pays – a-t-il rappelé – à avoir utilisé l’arme nucléaire. C’est Washington qui menace les pays non-nucléaires comme l’Iran, accuse-t-il. C’est Washington aussi qui, ajoute-t-il, protège Israël qui a pourtant des centaines d’ogives nucléaires et menacent ses voisins.

Mahmoud Ahmadinejad va jusqu’à suggérer que les Etats-Unis soient suspendus du leadership de l’Agence atomique, l’AIEA.

Les diplomates occidentaux jugent le discours outrancier et quittent la salle en signe de protestation. Parmi eux se trouvent les délégations américaine, française, britannique, australienne, allemande, ou néerlandaise.

Mais certaines parties du discours pourraient résonner auprès des pays non-alignés. Ils jugent que les puissances nucléaires ne se désarment pas assez vite. Ils sont réticents à se voir imposer de nouveaux contrôles au nom des risques de prolifération ou de terrorisme nucléaire. Ils veulent aussi que l’arme nucléaire revienne au cœur du débat.
 

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