Les Etats-Unis évacuent leur ambassadeur à Damas

L'ambassadeur des Etats-Unis à Damas est rentré à Washington, a-t-on appris lundi 24 octobre. Le département d'Etat l'a « exfiltré » en raison de menaces qui pesaient sur le diplomate, très critique sur le régime de Bachar el-Assad. Malgré le départ de son principal locataire, l'ambassade reste ouverte dans la capitale syrienne. La France assure avoir pris des conditions de sécurité maximales pour ses représentants.

Avec notre correspondant à Washington, Raphaël Reynes

Le geste n'est officiellement pas diplomatique, mais seulement sécuritaire. Il est surtout très symbolique. Robert Ford est rentré à Washington ce week-end, « pour une durée indéterminée », indique le département d'Etat et les services de l'ambassade à Damas.

Il ne s'agit pas d'un « rappel » de l'ambassadeur, au sens politique et diplomatique du terme. L'ambassade des Etats-Unis en Syrie reste ouverte. L'ambassadeur Robert Ford a plutôt été « évacué » d'un pays dans lequel les USA estiment qu'il court un trop grand danger. Il existe « des menaces crédibles pour sa sécurité personnelle en Syrie », a indiqué Mark Toner, le porte-parole du département d'Etat, à Washington.

Ces menaces sont liées aux prises de position de Robert Ford, ces dernières semaines, dans le cadre du mouvement de contestation populaire à l'encontre du régime de Bachar el-Assad. L'ambassadeur n'était arrivé à Damas qu'au début de l'année lorsque Washington avait décidé de rouvrir une ambassade en Syrie. Il s'est plusieurs fois rendu sur les lieux des manifestations qui ont été réprimées.

Début septembre, Robert Ford s'en est également pris au régime syrien, dans un communiqué publié sur internet. Conséquence : le diplomate a été souvent pris à partie par les manifestants pro-régime. Les Etats-Unis dénoncent aujourd'hui une « campagne d'intimidation » qui a abouti au départ de son représentant, et à son retour à Washington.

En France, le ministre des Affaires étrangères Alain Juppé a indiqué lundi 24 octobre que la France n'envisageait pas de retirer ses diplomates de Syrie. « Nous avons pris des précautions pour assurer la meilleure sécurité de nos diplomates et nous n'envisageons pas pour l'instant de les retirer de Damas », a assuré le chef de la diplomatie. « Nous dénonçons ces menaces et sommes solidaires des Etats-Unis d'Amérique, car nous nous battons les uns et les autres contre une répression sauvage, brutale », a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse à Bordeaux.

 

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