Avec notre correspondant à Caracas
C’est d’abord paru dans le magazine mexicain el Milenio Semanal, avant de faire la Une hier de tous les journaux vénézuéliens.
Salvador Navarrete, ancien médecin d’Hugo Chavez qui se dit encore proche de la famille présidentielle, a fait un diagnostic accablant. Il a indiqué que le président vénézuélien souffrirait d’un cancer détecté au niveau du bassin, un sarcome pelvien. Un mal incurable, selon lui.
Affirmant tenir ses informations d’un parent du président, Salvador Navarrete estime qu’Hugo Chavez a très peu de chance de survie, deux ans au maximum. Ce qui expliquerait, toujours selon lui, que la date de l’élection présidentielle ait été avancée de décembre à octobre 2012, afin que le président soit en capacité de faire gagner son camp avant que la mort ne le rattrape.
Le camp Chavez crie à la manipulation
De son côté, Chavez dénonce une campagne mensongère, faite pour le déstabiliser, ruiner son moral et le faire partir. Il y a un peu plus d'une semaine, vêtu d'un survêtement et batte de base-ball à la main, il avait démenti une à une toutes les rumeurs, le disant agonisant ou sous dialyse.
L'homme qui a subi en quatre mois quatre séances de chimiothérapie, tente par tous les moyens, malgré la perte de ses cheveux et un visage boursoufflé, de rassurer l'opinion sur son état de santé, à coup de longues interventions télévisées, comme au bon vieux temps, et de séances de gymnastique en compagnie de ses ministres. Mais les rumeurs persistent, et se font plus alarmantes, à mesure que se rapproche la campagne présidentielle de 2012.
Mise à l’écart de l'opposant Lopez
Mais, pendant ce temps, l’opposition a bien du mal à trouver le candidat qui fera tomber Hugo Chavez, encore largement en tête dans les sondages. Leopoldo Lopez, chef du
parti Volonté populaire (centre-droit) qui avait obtenu, auprès de la Cour interaméricaine des droits de l'homme, le droit se présenter aux élections malgré des ennuis judiciaires pour une affaire de corruption, semble être écarté de la course au pouvoir.
Le tribunal suprême de justice, que l'opposition soupçonne d'être à la botte des autorités, a tranché d'une manière assez ambiguë. Pour ce tribunal, Leopoldo Lopez conserve son droit d'éligibilité mais ne pourra en aucun cas assumer une fonction politique. Autrement dit, il peut être candidat mais ne pourra jamais endosser le rôle de président s'il est élu. Leopoldo Lopez devrait faire appel de cette décision. Mais, d’ores et déjà, la campagne présidentielle au Venezuela s'annonce extrêmement tendue.