Le projet de Michel Martelly semblait être ambitieux. Le chef de l’Etat haïtien qui n’arrive toujours pas à mettre sur pied un gouvernement plus de quatre mois après sa prestation de serment, voulait le retour de l’armée, du Service d’Intelligence Nationale (SIN) et indemniser les militaires démobilisés, selon un document officiel intitulé « Politique de sécurité et de défense nationale » recueilli par l'AFP. Ces trois opérations couteraient selon ce document respectivement 50, 30 et 15 millions de dollars américains.
D'après le texte, le rôle de cette nouvelle armée serait de surveiller les frontières du pays, de maintenir l’ordre en temps de crise et de fournir des possibilités d’emploi aux jeunes. Ce document évoque aussi la fragilité actuelle de l’Etat haïtien qui le rend vulnérable aux risques de troubles internes pouvant le plonger dans l’anarchie.
Selon l'Agence France Presse, le projet semblait déjà soumis à des partenaires étrangers pour consultation. Mais ce jeudi la présidence haïtienne s'est refusé à confirmer l'existence d'un tel document.
Haïti dont la création est étroitement liée à l’armée, vit pourtant sans armée nationale depuis 1995, l’année au cours de laquelle les forces armées d’Haïti (FAD’H) ont été dissoutes par l’ancien président Jean-Bertrand Aristide, comme pour se venger des militaires qui l’ont évincé du pouvoir le 30 septembre 1991.
Depuis juin 2004, une force des Nations unies (MINUSTAH) composée de militaires et de policiers est présente dans l’ile caribéenne où vivent près de 10 millions d’habitants.