Dernières heures pour Troy Davis sauf ultime retournement de situation. Ce noir américain a vu sa demande de grâce refusée mardi 20 septembre. Il devrait être exécuté à 19 heures, heure locale. Ses avocats ont néanmoins déposé un ultime recours contre son exécution devant le tribunal de Géorgie. La France a appellé le procureur et les autorités de cet Etat du sud des Etats-Unis à ne pas exécuter Troy Davis. Berlin de son côté s'est dit consterné. Le Conseil de l'Europe a appelé les Etats-Unis à « épargner la vie » de Troy Davis. Un rassemblement à l'appel d'Amnesty International se tient ce mercredi 21 septembre dans Paris aux abors de l'ambassade des Etats-Unis.
Le rejet de la demande de grâce a provoqué une pluie de réactions et de mobilisations de la dernière chance sur les réseaux sociaux. Avec le hashtag #TroyDavis, ou #toomuchdoubt, les anonymes apportent leur soutien sur Twitter à cet Américain de 42 ans qui a passé 20 ans dans les couloirs de la mort, accusé du meurtre d’un policier en 1989. « Un million de tweets pour Troy Davis » : c’est le nom de l’opération lancée par Amnesty International. L’ONG qui lutte contre la peine de mort et pour les droits de l’homme mise depuis toujours sur la mobilisation massive des citoyens du monde, grâce à l’écriture de lettres. Désormais elle s’appuie aussi sur l’incroyable vitalité des réseaux sociaux.
Une pétition destinée au Comité des grâces de Géorgie est également disponible sur le net. Sur Facebook, plusieurs pages et groupes de soutien Justice for Troy Davis ou Stop the execution of Troy Davis récoltent les témoignages et prises de position des uns et des autres pour stopper l’irréparable. Un nouvel activisme qui n’a pas échappé à la National Association for the Advancement of Colored People (NAACP ) qui a mis en place une campagne de soutien utilisant l'ensemble des réseaux de partage d'information. La famille du condamné s’investit elle aussi sur la Toile (visionner ici le message vidéo de la soeur de Troy Davis) pour tenter de sauver de l’injection létale le citoyen américain Troy Davis.
Une affaire qui suscite beaucoup de mobilisation dans le monde. De nombreuses personnalités ont fait connaître leur indignation comme Benoît XVI, Jimmy Carter, ou l'actrice Susan Sarandon qui se bat depuis longtemps contre la peine de mort. Et si la mobilisation est moins forte aux Etats-Unis, cela ne signifie pas que tous les Américains sont pour la peine de mort. C'est ce qu'a tenu à préciser Robert Badinter ancien ministre français de la Justice, symbole de l'abolition de la peine de mort en France, interrogé par RFI. Selon lui, « le mouvement abolitionniste aux Etats-Unis ira à son terme », précisant que les exécutions avaient diminué de moitié en 10 ans.
→ Consulter l'infographie de RFI sur la peine de mort aux Etats-Unis